Merci de vous présenter à la réception de la clinique la Colline
INFORMATIONS AUX FUTURS OPERES
Toute opération, quelle qu'elle soit, mérite d'être traitée avec toutes les précautions voulues, raison pour laquelle elle se fait dans une salle d'opération réglementaire, en l'occurrence dans la salle d’opération de la Clinique.
AVANT L’OPERATION
Les examens pré-opératoires
La plupart des opérations sur la main se font sous anesthésie locale ou loco-régionale et sous garrot pneumatique, c'est-à-dire sans perte de sang.
Un bilan de santé avec formule sanguine, examens biologiques, ECG, etc. n'est pas systématiquement requis par l'opérateur. Cependant, toute maladie en cours aiguë ou chronique doit être annoncée (exemple: diabète, allergie, hémophilie, épilepsie, hépatite chronique, HIV, etc.) de même toute maladie ancienne ayant laissé des séquelles (exemple: maladie du cœur, infarctus, ulcère d'estomac, etc.).
Pour les personnes diabétiques, merci de vous munir de votre nécessaire à glycémie.
Une médication en cours doit aussi être annoncée : prise d'anticoagulant, aspirine, neuroleptique, etc. En cas de doute ou de questions, en parler à votre médecin ou à votre chirurgien.
Si vous avez plus de 65 ans un bilan pré-opératoire datant de 3 mois ou moins, sera demandé soit par votre médecin ou votre
chirurgien, soit par l'anesthésiste.
La préparation de la peau et les mesures d’asepsie
Vous êtes priés de vous présenter à la Clinique à l'heure indiquée. Enlevez vos bagues, votre vernis à ongles, coupez vos ongles (la manucure à la résine est autorisée). A l'entrée en Clinique vous quitterez vos vêtements de ville pour une tenue dite "chirurgicale". La peau de la région opérée sera nettoyée et les poils seront au besoin rasés.
Une fois installé sur la table d'opération, votre membre sera très soigneusement badigeonné avec une solution désinfectante (prière d'annoncer une éventuelle allergie: iode par ex.) puis des champs stériles seront disposés tout autour de façon à garantir la stérilité.
L’ANESTHESIE
En chirurgie du membre supérieur, trois types d'anesthésies sont principalement utilisés:
L’anesthésie locale
Vous ne devez pas être à jeun et pouvez continuer votre traitement habituel sauf avis médical.
Le liquide anesthésique est infiltré sous la peau par une piqûre puis le chirurgien vérifie si l’anesthésie est efficace avant de commencer l’opération. Le garrot est gonflé et l'intervention commence.
Risques: choc vagal avec étourdissement, bradycardie et chute de tension. Des mesures simples suffisent le plus souvent à rétablir la situation.
L’anesthésie par bloc axillaire
Il faut être à jeun.
L'anesthésiste désinfecte l’aisselle puis injecte la solution anesthésiante autour des nerfs, sous contrôle radiologique.
L'anesthésie se développe en 30 minutes environ. Si elle n'est pas totale, vous pourriez être endormi ou le chirurgien peut la compléter en infiltrant directement les tissus sur le lieu de l'opération.
On peut opérer sous garrot alternatif pendant 3 heures. Ensuite il faut rétablir la circulation durant 20 minutes pour permettre la réoxygénation des tissus. La durée de l'anesthésie est de 4 à 12 heures suivant le produit injecté. La paralysie du membre est complète pendant cette période.
Risques: très faibles. On a décrit des hématomes et des névrites avec des douleurs résiduelles durant quelques semaines. Les
complications liées à l'administration de substances anesthésiantes sont contrôlées par l'anesthésiste ou par l'infirmier.
L'administration d'une prémédication est systématique pour les opérations de longue durée. On donne également de l'oxygène.
L’anesthésie générale
Il est nécessaire d’être à jeun au moins 6 heures avant l’opération. Ce type d'anesthésie est pratiqué par un anesthésiste. Il nécessite un bilan de santé pré-opératoire. Les risques vous seront communiqués par votre anesthésiste.
L'OPERATION
Les opérations sont effectuées par le chirurgien que vous avez souhaité consulter et qui vous a examiné lors de la consultation.
Lors de votre installation en salle d’opération, il vous est demandé de rappeler au personnel de salle la localisation du site opératoire (3e contrôle) si celui-ci n’a pas été déjà marqué d’une flèche.
Si vous êtes sous anesthésie locale ou loco-régionale, vous pourrez poser toutes les questions que vous désirez durant l'opération.
La surveillance des paramètres vitaux
Lors de l’opération, le pouls, la pression et la teneur en oxygène de votre sang sont mesurés par un appareil.
L'électrocardiogramme est affiché sur un moniteur en permanence dans le cas des anesthésies générales ou par bloc axillaire.
Un anesthésiste ou un infirmier spécialisé contrôle le tout en permanence et reste prêt à intervenir.
Le fait d'être angoissé, inquiet ou tendu a une influence défavorable sur les paramètres vitaux. L'administration d’un tranquillisant (Dormicum, Temesta, Lexotanil) a un effet relaxant favorable. Pour les gens calmes et/ou qui désirent quitter la Clinique rapidement après l'intervention, il est préférable de ne rien prendre. L'auto-contrôle et la confiance en soi et en l'équipe soignante valent parfois mieux qu'une prémédication.
APRES L'OPERATION
Le pansement exécuté par le chirurgien doit être parfaitement ajusté, à la fois contentif et hémostatique, il doit comprimer sans bloquer la circulation. Les doigts doivent être surveillés, s'ils deviennent insensibles et bleus ou blancs, vous devez avertir le chirurgien. Un rendez-vous après maximum 2 jours est donné afin de vérifier l'état de la plaie. NE REMETTEZ PAS VOS BAGUES tant que le premier pansement n’a pas été refait et tant qu’un plâtre doit être porté.
Les plâtres, s'ils sont trop serrés, font les mêmes ennuis. Surélever le membre opéré et le placer aussi constamment que possible à la hauteur de l’épaule ou du visage est essentiel pour prévenir l'œdème et diminuer les douleurs. Si les douleurs
persistent, il est nécessaire d'avertir le chirurgien.
Le repos en clinique. Après l'opération, même si elle a été pratiquée sous anesthésie locale, on vous demandera de rester.
Les douleurs post-opératoires durent généralement de 1 à 3 jours, rarement plus longtemps. Le médecin vous remet une ordonnance pour un anti-douleurs approprié. Il s’agit fréquemment d’un anti-inflammatoire non-stéroïdien. En cas d'allergie à ce médicament ou en cas d'ulcère d'estomac, prière d'avertir le médecin qui vous prescrira un autre médicament. Bien bouger les doigts, le coude et l'épaule au moins une fois par heure durant la journée prévient les raideurs et facilite la circulation sanguine.
En cas de problème, à qui s’adresser?
Durant la nuit qui suit l'opération, il est normal d'avoir des douleurs. Il faut les soulager avec les médicaments qui ont été prescrits.
En cas de doute, ou en cas de fortes douleurs, ou en cas de syncope ou de malaise, prendre contact avec le chirurgien ou le médecin traitant, les urgences de la Clinique La Colline, SOS médecins, l'Hôpital Cantonal, ou la Permanence la plus proche.
Lorsque le chirurgien qui vous a opéré est momentanément inatteignable, il est remplacé par un confrère de garde à la Clinique. Il s'excuse par avance s'il ne peut répondre personnellement à votre appel.
RISQUES ET PROBLEMES EVENTUELS
Tout geste chirurgical sur la main ou le poignet comporte un risque car les différents tissus (nerfs, artères, tendons, etc.) voisinent les uns avec les autres dans un espace réduit et les anomalies anatomiques sont fréquentes. Le chirurgien opère avec des loupes sur des tissus exsangues à l’aide du garrot pour mieux les reconnaître. Les incisions sont calculées pour éviter le plus possible que ne se constitue une cicatrice gênante, dont le développement dépend en grande partie de la constitution et des caractères génétiques du patient.
Les lésions nerveuses
La section par le bistouri de quelques fibres nerveuses peut entraîner une insensibilité provisoire ou définitive dans un territoire cutané donné. Le chirurgien essaye toujours d'éviter ce genre de lésions mais, dans certains cas il ne peut pas faire autrement.
S'il sectionne accidentellement un nerf important et qu'il s'en rend compte, il le réparera immédiatement ; s'il s'en rend compte tardivement cela nécessitera une nouvelle intervention. Un nerf peut aussi être simplement contusionné par un écarteur. Cela interrompt provisoirement la conduction nerveuse pendant un délai qui peut varier entre quelques jours et quelques mois. Ce sont là des risques inhérents à la chirurgie de la main.
Parfois, lors de la libération du nerf médian au tunnel carpien, on observe une augmentation des fourmillements/douleurs. Ceci est le plus souvent dû à un effet de réinnervation après une longue compression du nerf. Ceci prolonge la récupération mais peut être calmé médicalement
La cicatrisation des plaies cutanées
La peau cicatrise en 10-14 jours pendant lesquels il faut laisser un pansement. Si celui-ci est mouillé, il faut l'enlever, désinfecter la plaie et en remettre un autre afin d’éviter les infections. La cicatrisation continue par la suite durant plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Elle devient rouge.
Si nécessaire, elle est traitée par : crème, ultrasons, massage. Il est conseillé de la protéger des rayons du soleil pendant une année. Généralement, elle devient plus fine après une année.
Les complications telles qu'hématome, déhiscence de plaie, lâchage de fils, infection superficielle sont contrôlables médicalement et ne laissent que rarement des séquelles à long terme. Ces complications font partie des risques inhérents à
toute chirurgie.
Les phlébites sur pose d'un cathéter ou après injections intraveineuses existent aussi. Elles peuvent laisser des douleurs pendant quelques semaines.
En chirurgie de la main, on ne donne pas d'anticoagulant car il y a plus d'inconvénients que d'avantages. Il n'y a pas de risque d'embolie dans ce type de chirurgie.
Les infections
Bien que toutes les précautions soient prises, une infection est toujours possible (risque inférieur à 1/100 pour la chirurgie de la main dite propre). Elle est due à la pénétration d'un agent bactérien dans la plaie. Ces bactéries peuvent provenir de votre peau (pores profonds, replis de l'ongle), être véhiculées par votre sang en provenance d'un foyer septique situé à distance (exemple : abcès dentaire, sinusite, cystite, etc.), ou provenir de l'air ambiant, d'instruments mal stérilisés ou d'une faute d'asepsie.
Les hématomes et les ecchymoses
Il s'agit d'une hémorragie locale des tissus opérés. Bien que l'hémorragie soit contrôlée pendant l’opération par l'électrocoagulation, elle peut toujours se réveiller secondairement lors des premiers mouvements ou lors du lâchage du garrot.
Les hématomes doivent être évacués. Les ecchymoses (« bleu ») se résorbent en 3 semaines environ.
Les douleurs
Les opérations sur les articulations et sur les nerfs laissent assez souvent, malheureusement, des douleurs à long terme qui nécessitent une longue rééducation, de la physiothérapie-ergothérapie, des infiltrations et dans certains cas une nouvelle opération. Certaines douleurs peuvent ne pas céder complètement et le patient doit parfois apprendre à vivre avec, car une réintervention pourrait être plus dangereuse que bénéfique.
L’algodystrophie (maladie de Südeck ou Complex Regional Pain Syndrom : CRPS)
Cette maladie, complication possible en chirurgie de la main, est due à une réaction inflammatoire disproportionnée des tissus.
Elle se manifeste par des douleurs lancinantes localisées à distance de la blessure et par une raideur des articulations des doigts du poignet et de l'épaule. On peut actuellement souvent contrôler son développement par l'administration de Calcitonine, de Prednisone, d'anti-inflammatoires et par un programme de réhabilitation. La durée de cette maladie est de 6 à 18 mois.
Le risque de présenter un CRPS peut, selon la littérature, être diminué par la prise de vitamine C, et c’est la raison pour laquelle le Dr De Smet vous la prescrit.
Les raideurs articulaires
Les raideurs articulaires sont aussi des complications qui surviennent après un état inflammatoire, douloureux ou après une immobilisation prolongée, d'où l'importance d'une réhabilitation conduite sous la direction de professionnels (ergothérapie).
Ces informations concernent la chirurgie de la main en général, chaque cas particulier peut nécessiter des explications supplémentaires. Le chirurgien se tient à votre disposition pour répondre à vos questions.
Les chirurgiens de la Clinique sont désireux d’être renseignés sur les suites à long terme (une année) de leurs opérations. Un petit mot par courrier ou un email sont appréciés.